Prévision des crues : les modèles utilisés (HU) : Différence entre versions
Ligne 7 : | Ligne 7 : | ||
''article en chantier'' | ''article en chantier'' | ||
− | + | Cet article a pour objectif de présenter les différents modèles qui sont utilisés en France pour la prévision des crues. | |
− | + | Il a bénéficié de la relecture et des contributions de Renaud Marty et de Pierre-Adrien Hans (tous deux du SPC Loire-Allier-Cher-Indre), de Charles Perrin (INRAE-HYCAR, à Antony), Etienne Le Pape et Didier Narbaïs-Jauréguy (tous deux du SCHAPI). | |
+ | ==Introduction== | ||
− | + | Cet article fait partie d'une série de sept articles qui traitent des différents aspects de la prévision des crues, un article général : | |
* [[Prévision des crues et des inondations : vue globale (HU)]] ; | * [[Prévision des crues et des inondations : vue globale (HU)]] ; | ||
− | et 5 autres articles détaillant différents aspects : | + | et 5 autres articles détaillant différents aspects (actuellement en cours d'écriture) : |
* [[Prévision des crues : son historique en France (HU)|Prévision des crues : son historique en France]] ; | * [[Prévision des crues : son historique en France (HU)|Prévision des crues : son historique en France]] ; | ||
* [[Prévisions des crues : les données nécessaires (HU)|Prévisions des crues : les données nécessaires]] ; | * [[Prévisions des crues : les données nécessaires (HU)|Prévisions des crues : les données nécessaires]] ; | ||
Ligne 24 : | Ligne 25 : | ||
Cet article fait également référence à une partie des fiches de la famille [http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Cat%C3%A9gorie:Incertitudes « B. Description des principales sources d’incertitudes à considérer dans l’élaboration [par modélisation<nowiki>]</nowiki> d’une prévision de débit et de hauteur d’eau] » Ces fiches ont été élaborées entre 2013 et 2015 par un groupe de travail constitué de prévisionnistes des SPC et du SCHAPI, ainsi que de confrères de Météo-France, de l’IRSTEA (devenu INRAE) et de l’IFSTTAR (devenu Université Gustave Eiffel). En effet, ces fiches, pour présenter les incertitudes liées aux données utilisées et modèles eux-mêmes, décrivent assez précisément les processus qu’ils mettent en œuvre. | Cet article fait également référence à une partie des fiches de la famille [http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Cat%C3%A9gorie:Incertitudes « B. Description des principales sources d’incertitudes à considérer dans l’élaboration [par modélisation<nowiki>]</nowiki> d’une prévision de débit et de hauteur d’eau] » Ces fiches ont été élaborées entre 2013 et 2015 par un groupe de travail constitué de prévisionnistes des SPC et du SCHAPI, ainsi que de confrères de Météo-France, de l’IRSTEA (devenu INRAE) et de l’IFSTTAR (devenu Université Gustave Eiffel). En effet, ces fiches, pour présenter les incertitudes liées aux données utilisées et modèles eux-mêmes, décrivent assez précisément les processus qu’ils mettent en œuvre. | ||
− | + | Il traite successivement : | |
− | + | ||
− | + | ||
* des divers types de modèles utilisés par le réseau national français pour la prévision des crues ; | * des divers types de modèles utilisés par le réseau national français pour la prévision des crues ; | ||
* des modèles hydrologiques, simulant la relation entre la pluie précipitée sur les bassins versants élémentaires et les débits à leur exutoire (où ils sont « injectés » dans le réseau hydrographique principal et modélisé) ; | * des modèles hydrologiques, simulant la relation entre la pluie précipitée sur les bassins versants élémentaires et les débits à leur exutoire (où ils sont « injectés » dans le réseau hydrographique principal et modélisé) ; | ||
Ligne 48 : | Ligne 47 : | ||
[[File:4_Fig-1_Schema_modeles-hydrologiques_JPG.jpeg|600px|center|thumb|''<center><u>Figure 2</u> : Illustration schématique d’une chaîne de prévision hydraulique sur un tronçon de cours d’eau pour représenter la propagation d’une onde de crue : les « entrées » du modèles sont constituées : des observations hydrométriques, en amont du tronçon sur le cours d’eau principal ainsi que sur les affluents ; des prévisions hydrologiques à l’exutoire des bassins versants « élémentaires » situés immédiatement en amont du tronçon ; de l’estimation des apports hydrologiques intermédiaires entre points d’injection des apports de ces bassins versants « élémentaires ou entre 2 stations hydrométriques ; et des prévision hydrauliques ; <u>Source</u> : Marty, 2020.</center>'']] | [[File:4_Fig-1_Schema_modeles-hydrologiques_JPG.jpeg|600px|center|thumb|''<center><u>Figure 2</u> : Illustration schématique d’une chaîne de prévision hydraulique sur un tronçon de cours d’eau pour représenter la propagation d’une onde de crue : les « entrées » du modèles sont constituées : des observations hydrométriques, en amont du tronçon sur le cours d’eau principal ainsi que sur les affluents ; des prévisions hydrologiques à l’exutoire des bassins versants « élémentaires » situés immédiatement en amont du tronçon ; de l’estimation des apports hydrologiques intermédiaires entre points d’injection des apports de ces bassins versants « élémentaires ou entre 2 stations hydrométriques ; et des prévision hydrauliques ; <u>Source</u> : Marty, 2020.</center>'']] | ||
+ | |||
+ | Deux familles de modèles sont utilisées en prévision des crues : | ||
+ | * des modèles événementiels. : leur objectif est de simuler les crues résultant d’un évènement pluvieux particulier ou d’une série de pluies suffisamment rapprochées pour générer des ruissellements qui interfèrent entre eux, ce qui justifie que l'on considère la crue de façon globale ; ces modèles sont souvent limités par la difficulté à déterminer pour eux des conditions initiales fiables, ce qui conduit par exemple à les coupler avec des modèles continus (ils sont de moins en moins souvent utilisés seuls) ou à anticiper leur mise en route par une phase de « chauffe » ; | ||
+ | * des modèles continus : ces modèles prennent en compte en continu toutes les précipitations qui se succèdent sur le bassin hydrographique durant une longue période (base annuelle glissante). Ils permettent de connaître les variables (comme l’humidité du sol) qui dépendent à la fois de l'antécédent pluviométrique, des conditions météorologiques, de la succession des saisons. Ils sont utiles notamment pour déterminer les conditions initiales nécessaires aux modèles événementiels, hydrologiques mais aussi hydrauliques. | ||
+ | |||
+ | <u>Nota</u> : Il existe dans la littérature plusieurs typologies des modèles. On peut s’appuyer en partie sur celles de (Todini, 2007) et de (Roche ''et al.'', 2012) au Chapitre 10.3, ou de (Le Pape, 2020). On distingue par exemple souvent : les modèles empiriques (basés sur l’expérience et les données d’observation disponibles), les modèles conceptuels et les modèles à base physique. Les frontières entre ces catégories ne sont pas toujours très nettes et plusieurs modèles peuvent être considérés comme hybrides. Nous renvoyons le lecteur à l'article [[Modèle (HU)]] pour en savoir plus. | ||
[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]] | [[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]] | ||
[[Catégorie:Prévision_du_risque_de_crue_et_d'inondation_(HU)]] | [[Catégorie:Prévision_du_risque_de_crue_et_d'inondation_(HU)]] |
Version du 27 avril 2024 à 14:00
Traduction anglaise : Models used for flood forecasting
Dernière mise à jour : 27/04/2024
article en chantier
Cet article a pour objectif de présenter les différents modèles qui sont utilisés en France pour la prévision des crues.
Il a bénéficié de la relecture et des contributions de Renaud Marty et de Pierre-Adrien Hans (tous deux du SPC Loire-Allier-Cher-Indre), de Charles Perrin (INRAE-HYCAR, à Antony), Etienne Le Pape et Didier Narbaïs-Jauréguy (tous deux du SCHAPI).
Introduction
Cet article fait partie d'une série de sept articles qui traitent des différents aspects de la prévision des crues, un article général :
et 5 autres articles détaillant différents aspects (actuellement en cours d'écriture) :
- Prévision des crues : son historique en France ;
- Prévisions des crues : les données nécessaires ;
- Prévisions des crues : erreurs, incertitudes et évaluation des performances ;
- Prévision des crues : les outils opérationnels utilisés en France ;
- Prévision des crues : développements récents ou en cours en France.
Cet article fait également référence à une partie des fiches de la famille « B. Description des principales sources d’incertitudes à considérer dans l’élaboration [par modélisation] d’une prévision de débit et de hauteur d’eau » Ces fiches ont été élaborées entre 2013 et 2015 par un groupe de travail constitué de prévisionnistes des SPC et du SCHAPI, ainsi que de confrères de Météo-France, de l’IRSTEA (devenu INRAE) et de l’IFSTTAR (devenu Université Gustave Eiffel). En effet, ces fiches, pour présenter les incertitudes liées aux données utilisées et modèles eux-mêmes, décrivent assez précisément les processus qu’ils mettent en œuvre.
Il traite successivement :
- des divers types de modèles utilisés par le réseau national français pour la prévision des crues ;
- des modèles hydrologiques, simulant la relation entre la pluie précipitée sur les bassins versants élémentaires et les débits à leur exutoire (où ils sont « injectés » dans le réseau hydrographique principal et modélisé) ;
- des modèles hydrauliques (ou hydrodynamiques), simulant la propagation des ondes de les 2crues et leurs compositions aux confluences, dans le réseau hydrographique modélisé.
Les modèles, hydrologiques et hydrauliques, y sont présentés suivant un schéma similaire :
- les fonctions et les limites de ces modèles,
- les divers types de modèles utilisés pour la prévision, et ceux qui ont été choisis pour un soutien prioritaire aux développements et pour l’aide à leur maîtrise, faits dans le cadre de la stratégie du réseau national français pour la prévision des crues,
- des points d’attention majeurs pour la construction et l’utilisation de ces modèles,
- des cas particuliers.
Présentation générale des modèles utilisés pour la prévision des crues
Les modèles utilisés pour la prévision des crues ont pour fonction de prévoir l'évolution des débits (et des lignes d'eau dans le cas de la prévision des inondations) sur le linéaire d'un cours d'eau lors d'un événement pluvieux. Comme pour de nombreuses autres applications en hydrologie, ils sont le plus souvent de type semi-distribué, c'est à dire que le territoire d'étude est décomposé en sous-bassins versants qui produisent des débits en fonction des précipitations qu'ils reçoivent, ces sous-bassins versants étant connectés entre eux par des tronçons de rivière (et éventuellement des ouvrages de stockage). Ils reposent donc sur deux catégories distinctes de modèles qui doivent être utilisés de façon conjointe :
- les modèles hydrologiques qui simulent la transformation des variables météorologiques (en particulier des précipitations) ou hydrologiques antérieures, en variables débitmétriques à l'exutoire des bassins versants (figure 1), et sont chargés de prévoir les valeurs de débit qui vont alimenter les modèles de la deuxième catégorie ;
- les modèles hydrauliques (ou hydrodynamiques), ou leurs versions simplifiées qui simulent uniquement la propagation des ondes de crues (comprenant les phénomènes de déplacement de ces ondes et d’amortissement-stockage intermédiaire) ; ces modèles sont chargés de représenter l'évolution des débits, des hauteurs d'eau et des vitesses dans les lits mineurs, moyens ou majeurs des cours d’eau modélisés, ainsi que la composition des ondes de crue aux confluences et, éventuellement, leur transformation dans les retenues ou d’autres phénomènes d’hydraulique influencée, comme en zone fluviomaritime ou en amont de certaines confluences (voir Modèles d'écoulement en réseau et en rivière (HU) et figure 2).


Deux familles de modèles sont utilisées en prévision des crues :
- des modèles événementiels. : leur objectif est de simuler les crues résultant d’un évènement pluvieux particulier ou d’une série de pluies suffisamment rapprochées pour générer des ruissellements qui interfèrent entre eux, ce qui justifie que l'on considère la crue de façon globale ; ces modèles sont souvent limités par la difficulté à déterminer pour eux des conditions initiales fiables, ce qui conduit par exemple à les coupler avec des modèles continus (ils sont de moins en moins souvent utilisés seuls) ou à anticiper leur mise en route par une phase de « chauffe » ;
- des modèles continus : ces modèles prennent en compte en continu toutes les précipitations qui se succèdent sur le bassin hydrographique durant une longue période (base annuelle glissante). Ils permettent de connaître les variables (comme l’humidité du sol) qui dépendent à la fois de l'antécédent pluviométrique, des conditions météorologiques, de la succession des saisons. Ils sont utiles notamment pour déterminer les conditions initiales nécessaires aux modèles événementiels, hydrologiques mais aussi hydrauliques.
Nota : Il existe dans la littérature plusieurs typologies des modèles. On peut s’appuyer en partie sur celles de (Todini, 2007) et de (Roche et al., 2012) au Chapitre 10.3, ou de (Le Pape, 2020). On distingue par exemple souvent : les modèles empiriques (basés sur l’expérience et les données d’observation disponibles), les modèles conceptuels et les modèles à base physique. Les frontières entre ces catégories ne sont pas toujours très nettes et plusieurs modèles peuvent être considérés comme hybrides. Nous renvoyons le lecteur à l'article Modèle (HU) pour en savoir plus.