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Aménagement urbain et gestion des eaux pluviales (HU)

De Wikhydro

Traduction anglaise : Urban development and stormwater management

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Dernière mise à jour : 12/04/2021

Cet article est très largement inspiré d'une communication de Jean Luc Bertrand-Krajewski intitulée "Gestion des eaux pluviales urbaines : d'un objet technique urbain autonome vers une approche urbaine intégrée", présentée au colloque « Rationalités, imaginaires et usages de l’eau » à Cerisy en juin 2015 et parue en 2017 dans « Écologie politique de l’eau - Rationalités, imaginaires et usages », sous la direction de J.-P. Pierron et C. Harpet. Paris (France) : Hermann Editeurs, pp. 191-209. ISBN 978-2-7056-9414-2.

Une version plus complète en anglais est disponible sur https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1570644320304159.

Il fait partie d'un ensemble d'articles traitant de façon complémentaire des relations complexes entre l'eau et la ville :

  • Eau et ville (HU) qui constitue en quelque sorte un texte introductif ;
  • La ville et son assainissement qui s’intéresse aux moyens techniques et organisationnels mis en œuvre pour rendre la ville saine et agréable à vivre ;
  • Aménagement des cours d’eau et des plans d’eau urbains qui s’intéresse à la question de l'intégration et de la valorisation dans le milieu urbain des hydrosystèmes, cours d’eau et plans d’eau ainsi que leurs abords ;
  • Réduction des risques d'inondation (en cours de rédaction) qui traite des moyens mis en œuvre pour continuer à vivre en ville malgré le risque toujours présent constitué par les excès d’eau ;
  • Hydrologie urbaine qui traite des aspects scientifiques de la question.

Cet article traite plus particulièrement des moyens techniques et organisationnels mis en œuvre pour gérer les eaux précipitées sur la ville, et en particulier des liens entre ces moyens et l’aménagement urbain.

Sommaire

Éléments d'historique

Les réseaux urbains classiques

« Dans les villes, [l’eau de pluie] se charge de tant d’impuretés qu’on ne tarde pas à la considérer comme une eau nuisible ; et partout où une distribution d’eau est établie, on cesse bientôt de faire emploi de l’eau de pluie, et l’on ne songe plus qu’à s’en débarrasser vite et sans peine. » (Bechmann, 1888, p. 25).

L’archéologie nous indique que des réseaux d’assainissement, composés de rigoles, canaux et conduites au sol ou enterrées, agencés selon un schéma d’ensemble cohérent et coordonné, destinés à l’évacuation des eaux pluviales et usées, ont été établis dès les débuts de l’urbanisme dans l’antiquité, les traces les plus anciennes mises à jour remontant à 3500 ans avant J.-C. (Ludwig, 1977 ; Vallet, 1997 ; Stordeur, 2000). La collecte et l’évacuation des eaux urbaines par des dispositifs techniques spécifiques peuvent donc être considérées comme un marqueur de l’émergence et du développement des villes à la fin du Néolithique. Voir aussi sur ce sujet : Eau et ville (HU).

Néanmoins, la naissance des réseaux d’assainissement modernes, dont les réseaux contemporains sont les héritiers directs, peut être datée, au moins symboliquement, de 1842. En effet, si les concepts en avaient été établis dès les années 1820-1840 par les pionniers du mouvement hygiéniste, notamment Edwin Chadwick en Angleterre (Chadwick, 1842) ou Alexandre Parent-Duchâtelet en France (Parent-Duchâtelet, 1824), la première réalisation concrète à grande échelle est celle de la ville de Hambourg (Jung-Köhler, 1991 ; Eich et Wierecky, 2002). En mai 1842, un gigantesque incendie détruisit plus du tiers de la ville. Pour sa reconstruction, la ville de Hambourg fit appel à un ingénieur anglais, William Lindley. Après une première ébauche et une rencontre avec Chadwick à Londres en novembre 1842, Lindley établit en avril 1843 le plan directeur des réseaux d’égouts et d’eau potable. Le réseau d’assainissement était de type unitaire, collectant sous la voirie les eaux usées des habitations et les eaux pluviales des chaussées dans des conduites de grande taille (Lindley, 1845). Parallèlement, le réseau d’eau potable devait avoir une pression partout suffisante pour la lutte contre les incendies (Figure 1).

A partir de cette première réalisation, le développement des réseaux d’assainissement modernes s’étendit en quelques décennies à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et au-delà, grâce à la circulation au niveau international des hygiénistes et ingénieurs précurseurs qui furent sollicités par les grandes villes pour établir leurs plans directeurs (Bertrand-Krajewski, 2005). Les principes généraux en étaient partout les mêmes, malgré quelques variantes techniques de détail et des débats qui perdurèrent encore à la fin du XXème siècle sur les mérites et inconvénients respectifs des réseaux unitaires et séparatifs, les premiers évacuant dans les mêmes conduites les eaux usées et les eaux pluviales, les seconds réservant à chaque type d’eau un réseau de conduites spécifique. Voir aussi sur ce sujet : La ville et son assainissement (HU).


Figure 1 : Schéma en coupe des réseaux d’eau potable et d’assainissement conçus par William Lindley en 1842-1843 pour la reconstruction de la ville de Hambourg, Allemagne après le grand incendie de mai 1842 ; Source : Leo (1969), illustration 10, planches hors pagination.

Le paradigme général des réseaux modernes était issu des réflexions hygiénistes, fondées sur des considérations médicales relatives à la santé des populations urbaines, notamment ouvrières, en lien avec les théories méphitiques et miasmatiques, mais aussi sur des considérations sociales, économiques et politiques liées au prestige des États et des villes qui se trouvaient ainsi à la pointe de la modernité et du progrès grâce à ces infrastructures urbaines nouvelles, éléments déterminants du renouvellement urbain de la seconde moitié du XIXème siècle (Chevallier, 2010). Il consistait à connecter le plus possible les bâtiments et les surfaces urbaines imperméabilisées, à collecter et évacuer les eaux le plus rapidement possible en aval pour les rejeter au milieu naturel. La stagnation des eaux en milieu urbain était considérée comme la source de tous les maux et devait être absolument évitée (Imbeaux, 1902). Longtemps, les eaux collectées furent rejetées sans traitement dans les milieux aquatiques (rivières, estuaires, milieu marin). Il apparut néanmoins rapidement que ces milieux, notamment les cours d’eau, étaient considérablement dégradés par les flux polluants qu’ils recevaient. Le début du XXème siècle vit le développement des premières stations d’épuration des eaux usées, destinées à rétablir et protéger la qualité des milieux aquatiques. Cependant, ce traitement ne concernait que les eaux usées.

« […] telles sont les eaux de lavage des rues, cours, maisons, voitures, etc., celles de lavage du linge et des habits, les eaux de toilette et de bains, les eaux ménagères, les eaux industrielles, les urines et les matières fécales, ces dernières se diluant très facilement, du moins à l’état frais, dans une quantité d’eau suffisante. Cet ensemble constitue ce qu’on appelle les eaux usées et les eaux vannes (c’est en somme ce qu’est devenue l’eau distribuée, après qu’elle a servi aux différents usages auxquels elle est destinée), et ces liquides sont tellement chargés de principes nocifs qu’il faut les évacuer au plus vite. Mais il s’y ajoute, du moins par intermittences, d’autres eaux qui, si elles sont pures au moment de leur chute, ne tardent pas en balayant les toits et surtout le sol si souillé des villes à se charger également de substances nuisibles ; nous voulons parler des eaux pluviales qui deviennent ainsi semblables aux eaux de lavage des rues, et qui, indépendamment des dangers de submersion, doivent être évacuées au même titre très rapidement. » (Imbeaux, 1902, p. 346).

Dans le cas des réseaux unitaires, les débits et volumes collectés par temps de pluie pouvaient excéder largement les capacités de traitement des stations d’épuration. Des dispositifs spéciaux, les déversoirs d’orage, permettaient alors de rejeter directement et sans traitement les débits dépassant les capacités aval des réseaux et des stations d’épuration. Un des arguments justificatifs avancés était que, dans ces conditions de fort débit, les eaux usées, reconnues comme fortement polluées, étaient tellement diluées par les eaux pluviales, considérées quant à elles comme très peu voire pas polluées, que leur impact sur les milieux aquatiques devenait négligeable. Toute une doctrine fut mise en place sur les ratios de dilution minimum acceptables pour ces rejets directs sans traitement. Dans le cas des réseaux séparatifs, souvent mis en défaut en raison des mauvaises connexions d’eaux usées et d’eaux pluviales sur leurs réseaux de conduites respectifs, seul le réseau d’eaux usées était connecté à une station d’épuration, le réseau d’eaux pluviales quant à lui aboutissant par le chemin le plus court et sans traitement au milieu naturel. Sur ce sujet voir Pollution des rejets urbains de temps de pluie (HU).

L’évacuation des eaux pluviales urbaines fut donc longtemps considérée comme un problème essentiellement quantitatif relevant de l’hydrologie et de l’hydraulique. Il s’agissait de conserver une ville sèche, propre, hygiénique, praticable et circulable même par temps de pluie, afin que les ruelles boueuses, pestilentielles et impraticables décrites par plusieurs auteurs célèbres, par exemple Louis Sébastien Mercier (Mercier, 1781) ou Maxime du Camp (du Camp, 1875), ne soient plus que des mauvais souvenirs.

Le principe de l’évacuation des eaux pluviales étant admis, la question majeure du point de vue technique était celui du dimensionnement des conduites. Quelle taille fallait-il leur donner pour évacuer sans débordement et sans inondation les débits générés par une pluie donnée sur une zone urbaine donnée ? Il n’entre pas dans les objectifs de cet article de décrire les solutions successives élaborées sur près d’un siècle à partir des années 1850. Nous retiendrons ici que, dans le principe, les débits à évacuer, et donc la taille des conduites, sont directement liés à la pluie, plus précisément à son intensité moyenne sur une certaine durée, et à l’imperméabilisation de la zone urbaine. A la fin du XIXème siècle, une approche statistique s’est généralisée, consistant à dimensionner les conduites pour des pluies standardisées, dites pluies de projet, caractérisées notamment par leur période de retour. Une pluie de période de retour de 10 ans est telle que, sur une certaine durée qui augmente avec la taille de la zone urbaine considérée, la quantité d’eau précipitée est atteinte ou dépassée en moyenne tous les 10 ans si on observe les pluies sur une très longue période. Le raisonnement, simple et par là-même approximatif, a consisté ensuite à considérer qu’en dimensionnant les conduites pour une pluie de période de retour donnée, on aurait des défaillances du réseau d’assainissement (débordements, inondations) avec la même période de retour. Le choix de la période de retour des pluies de projet devrait donc relever du niveau politique : à quelle fréquence est-on prêt à accepter une défaillance du réseau d’assainissement, et donc les dégâts matériels, économiques, humains et les coûts associés ? En France, la période de retour 10 ans a longtemps été prise comme valeur standard unique, même si les recommandations techniques suggéraient d’adopter des périodes de retour plus faibles dans les zones résidentielles (par exemple deux à cinq ans) et plus élevées dans les zones plus sensibles telles que les centres urbains denses avec des enjeux forts (par exemple 50 ans). De telles recommandations figurent toujours dans les normes actuelles (NF EN-752, 2008).

Les réseaux d’assainissement modernes ont suivi la croissance de l’urbanisation et de l’étalement urbain. Le plus souvent, les extensions des réseaux en périphérie ont été raccordées aux réseaux plus anciens des centres historiques. Le dimensionnement large, voire le surdimensionnement, des réseaux anciens a permis, jusque dans les années 1960-1970, d’accepter les extensions périphériques sans dégradation notable de leur fonctionnement ni de leurs performances. L’accélération de l’urbanisation et l’accroissement de l’imperméabilisation des sols ont conduit toutefois à des ouvrages de plus en plus grands, voire gigantesques, les conduites étant parfois construites au tunnelier avec des diamètres de plusieurs mètres à des coûts extrêmement élevés (figure 2).

Face aux défaillances et insuffisances croissantes des réseaux, la logique technique était relativement simple : il suffisait de faire des ouvrages plus grands pour suivre l’urbanisation et réduire les probabilités de défaillance. Plusieurs éléments sont venus contrecarrer cette logique :

  • un élément financier : l’augmentation très importante des coûts de construction des ouvrages et de leur exploitation, supportés en général par les municipalités ;
  • un élément de nature technique : compte tenu de la pente nécessaire des conduites, les ouvrages devaient être construits à des profondeurs de plus en plus importantes;
  • un élément de nature environnementale : l’augmentation des volumes d’eaux pluviales collectés et rejetés sans traitement dans les milieux aquatiques a contribué à leur dégradation (voir Impact (des rejets urbains sur les milieux aquatiques) (HU)).


Figure 2 : Chantier du collecteur de ceinture ; Crédit photo : Direction de l'eau, Grand Lyon.
« Au bout d’une heure à peine, alors que l’averse n’avait pas encore déployé toute sa force, les caniveaux débordaient déjà, les routes se noyaient, la circulation se bloquait à chaque carrefour, chaque passage souterrain, chaque entrée de lotissement. Les voitures de la classe dominante […] calaient, tandis que les basses castes chutaient dans les bouches d’égout sans plaque. […] Le chancre était le béton. Dans un excès de coquetterie, on avait étouffé une grande partie de la ville. Les habitants de Delhi, toujours en quête de nouvelles façons d’étaler leurs richesses, avaient acheté tous les revêtements de sol imaginables existant sur le marché et en avaient posé partout où c’était possible. Marbre - vert, rose, népalais, bhoutanais -, pierre - dorée de Jaisalmer, grise de Kota, rouge d’Agra, rose de Jaipur -, granit - noir, brun, moucheté -, carrelage - d’Italie, du Maroc, d’Espagne -, fausse pierre, faux bois. Trottoirs, arrière-cours, jardins, allées, esplanades, ruelles, tout était pavé et cimenté. Chaque pore était bouché, chaque souffle jugulé : la terre se parait d’un lustre brillant et dur. Les grosses gouttes de pluie rebondissaient dessus. » (Tejpal, 2009, p. 55).

L'émergence de solutions nouvelles

Dès la fin des années 1960, ces difficultés ont conduit à repenser la gestion des eaux pluviales urbaines. Des approches nouvelles ont été proposées en Europe, en Amérique du Nord et au Japon, avec des concepts et des terminologies différents : BMPs (Best Management Practices) et LID (Low Impact Development) aux Etats-Unis et Nouvelle-Zélande, Source control en Europe, techniques alternatives en France (Fletcher et al., 2015). Leur point commun était la rupture avec le paradigme précédent de la collecte et de l’évacuation la plus rapide possible des eaux pluviales. Il s’agissait au contraire de stocker puis d’évacuer ensuite à plus faible débit pour ne pas surcharger les réseaux, ou d’infiltrer localement les eaux de ruissellement les moins polluées. Toute une gamme de techniques a été développée : bassins de stockage, bassins de retenue infiltration, noues, chaussées poreuses, toits stockants, etc. (Azzout et al., 1994). Voir Technique alternative (HU). Les critères initiaux de conception et de dimensionnement étaient essentiellement de nature hydraulique (débits et volumes). Mais assez rapidement les polluants des eaux pluviales, principalement ceux présents sous forme particulaire, ont été pris en compte et les techniques ont été adaptées pour assurer également un certain niveau de traitement des eaux, par décantation naturelle ou intensifiée par des réactifs, par filtration mécanique et biologique, etc. Voir Traitement des RUTP (HU).

Ces techniques ont été mises en place rapidement dans les villes nouvelles et les extensions urbaines, puis, plus lentement, dans les centres urbains denses en association avec des projets de rénovation urbaine. Nombre de ces techniques nécessitent des surfaces dédiées. En raison des coûts fonciers élevés en milieu urbain, la multifonctionnalité des ouvrages est apparue comme une solution intéressante pour partager ces coûts. La contrepartie a été, pour les ingénieurs et techniciens de l’eau, de devoir agir avec leurs collègues en charge des voiries, des espaces verts, de la propreté, ainsi qu’avec les urbanistes et les architectes pour, par exemple, associer un dispositif de retenue avec un parc urbain ou un terrain de sport, pour combiner des zones d’infiltration avec des chaussées ou avec des parkings, etc.. Ceci n'a pas toujours été simple ! D’un objet technique spécifique et séparé venant tardivement dans les projets urbains et relevant des seuls spécialistes de l’eau, les techniciens les plus motivés ont cependant progressivement réussi à passer à des dispositifs multifonctions à concevoir dans l’interdisciplinarité dès les phases amont des projets urbains.

A l’orée des années 1990, de nouvelles considérations sont apparues, autour de la nature en ville, de la (re)mise en valeur de l’eau en milieu urbain, de la réhabilitation des anciens cours d’eau enterrés et devenus des collecteurs urbains. Dans ce contexte, les eaux pluviales, autrefois considérées uniquement en tant que nuisances, ont commencé à être reconsidérées avec intérêt, voire comme une ressource pour l’alimentation des aquifères urbains très affectés par l’imperméabilisation des sols, pour la valorisation paysagère et la visibilité de l’eau en ville, pour certains usages ne nécessitant pas une qualité d’eau potable (réserve incendie, alimentation des toilettes, arrosage, lavages extérieurs, etc.) (Figure 3).


Figure 3 : Potsdamer Platz à Berlin, Allemagne ; Architectes : Renzo Piano et Christoph Kohlbecker ; gestion des eaux pluviales : Atelier Dreiseitl ; Crédit photo Jean-Luc Bertrand-Krajewski.


Figure 4 : bassin d’eaux pluviales de la zone d’activités Porte des Alpes à Lyon ; Crédit photo Grand Lyon.

En quelques décennies, les eaux pluviales urbaines sont donc passées du statut de nuisance à celui de ressource, d’une gestion exclusivement quantitative à une prise en compte des flux polluants et de la nécessité de certains traitements pour réduire leurs impacts sur les milieux aquatiques, d’une vision technique isolée à une approche multifonctionnelle plus intégrée dans les projets urbains. Les approches les plus avancées ont abouti à de véritables écosystèmes aquatiques en intégrant gestion des eaux pluviales, parcs et paysages urbains comme lieux de bien-être urbain, d’activités récréatives et sociales, de protection et de promotion de la biodiversité, de réduction des ilots de chaleur urbains (Figure 4).

Vers une approche urbaine intégrée

« L’eau est un élément physique à partir duquel une requalification de la matière urbaine pourrait être menée. » (AS Architecture Studio, 2009, p. 157).

Au cours des 15 dernières années, la gestion des eaux pluviales urbaines a encore évolué de manière significative, notamment dans des régions aux enjeux forts (sécheresse importante, pluviométrie saisonnière significative) ou en lien avec les questions de la durabilité, du changement climatique, du mieux vivre urbain (liveable cities) face à l’urbanisation mondiale à l’horizon 2050, avec le renforcement des critères environnementaux et du développement de la nature en ville. « Le modèle de la ville durable remet en cause les principes hygiénistes d’aménagements urbains : l’humide retrouve sa place en ville (perméabilisation des sols et porosité des matériaux, gestion des eaux pluviales à ciel ouvert, recomposition des espaces végétalisés le long des trames aquatiques » (Cavin et Bourg, 2010).

La gestion des eaux pluviales urbaines est de plus en plus intégrée dans les formes, architectures et bâtiments urbains, avec une émergence forte du concept de ville verte. De technique paysagère, les toitures végétalisées sont désormais envisagées comme de véritables dispositifs de gestion des eaux pluviales, le stockage et l’évapotranspiration optimisés des eaux de pluie pouvant conduire à zéro rejet d’eaux pluviales. La collecte et le stockage des eaux pluviales permettent d’alimenter des jardins de pluie, des cultures urbaines (permaculture, fermes urbaines). L’architecture devient verte (Figure 5) et prend en compte explicitement les eaux pluviales pour les toitures, les façades, les ressources en eau, la gestion énergétique des bâtiments (Figure 6).


Figure 5 : Toiture et mur végétalisés de la station de métro Flon à Lausanne, Suisse ; Architectes : Bernard Tschumi Architects et Merlini & Ventura ; végétalisation : Canevaflor ; Crédit photo Jean Luc Bertrand-Krajewski.

Le nouveau paradigme consiste à ne plus connecter les bâtiments à des réseaux de collecte pour une évacuation rapide, mais au contraire à déconnecter les surfaces imperméables des réseaux, à supprimer les réseaux centralisés de collecte d’eaux pluviales au profit de la gestion à l’échelle du bâtiment, de la parcelle ou du quartier. Dés-imperméabiliser, déconnecter, retenir, infiltrer, stocker, (ré)utiliser, valoriser les eaux pluviales, avec des niveaux de traitement adaptés aux usages, sont devenus des maîtres-mots et remplacent l’évacuation directe. Changer les conceptions et pratiques urbaines pour réduire les flux et les charges polluantes des eaux de ruissellement est également un volet important (par exemple substitution du désherbage chimique par les désherbages thermique ou mécanique non polluants, voire renoncement au désherbage systématique). L’eau pluviale est désormais utilisée, recyclée, valorisée, voire économisée car les usages envisagés dépassent parfois les précipitations disponibles. Il ne s’agit plus systématiquement d’étendre les grands réseaux centralisés hérités du XIXème siècle mais de les adapter, les modifier, les aménager voire les abandonner (de ce point de vue, la transition technique urbaine sur plusieurs décennies est une question malheureusement très peu abordée).

Des projets de plus en plus nombreux de gestion des eaux pluviales, et plus généralement de l’ensemble des eaux urbaines, cherchent également à intégrer des valeurs paysagères, architecturales, culturelles et historiques locales. Le modèle universel du réseau de conduites du XIXème siècle tend à être remplacé par des approches diversifiées et adaptées aux divers contextes locaux, bien que des principes communs restent partagés.


Figure 6 : gestion des eaux pluviales urbaines : de l’unicité technique universelle à la diversité disciplinaire, fonctionnelle et culturelle ; adapté de Bertrand-Krajewski (2009).

Et l'émergence de nouvelles questions

« L’ingénierie environnementale seule n’est pas suffisante, et en réalité souvent échoue, lorsqu’elle n’est pas mise en œuvre en fonction des besoins et des habitudes socio-culturelles des populations concernées » (Dreiseitl et Grau, 2009, p. 12).

La gestion intégrée des eaux pluviales produit des paysages et des environnements urbains plus verts, moins denses, plus agréables à vivre, à plus forte valeur ajoutée que les espaces minéralisés traditionnels (Dreiseitl et Grau, 2009 ; Chien, 2015). Cette valeur ajoutée peut contribuer significativement à la hausse des prix immobiliers dans les secteurs concernés. Ces quartiers urbains « bleus et verts » restent-ils abordables pour leurs habitants ? La rénovation hydrologique urbaine est-elle accessible à tous ? Cette augmentation de la valeur immobilière et locative peut conduire à une ségrégation sociale (gentrification) qui doit être prise en compte. Un exemple intéressant est celui des Habitations Jeanne-Mance à Montréal (McMeekin et Juteau, 2013). Un vaste parking au cœur d’un complexe d’habitat social a été réaménagé pour y introduire des jardins de pluie, un bassin de biorétention, l’utilisation des eaux de pluie pour l’arrosage, des verdissements et des réaménagements paysagers. Dans un premier temps, les habitants n’ont pas été très enthousiastes pour le projet proposé car ils craignaient de devoir déménager en raison de la hausse des loyers qu’ils prévoyaient suite au réaménagement. La garantie de pouvoir rester sur place après travaux a modifié leur perception du projet, auquel ils ont été étroitement associés (implication des habitants dans les choix de réaménagement, dans leur réalisation et leur entretien, formation en horticulture, éducation à l’environnement). L’ancien parking imperméabilisé est devenu non seulement un lieu de gestion écologique des eaux pluviales mais aussi un lieu de réelle convivialité et de vie pour ses habitants. Ce volet social du projet lui a valu le Prix « Coup de cœur du jury » des Trophées Novatech 2013 (GRAIE, 2013). L’intégration de la dimension sociale dans la conception et la réalisation des projets de gestion des eaux pluviales constitue ainsi un enjeu important (Dreiseitl et Grau, 2009).


Figure 7 : Passer de la "ville entonnoir" à la "ville écumoire" reste relativement simple, mais le passage à la "ville éponge" aura probablement de profondes répercussions urbanistiques, paysagères, économiques et sociales ; illustration GRAIE.

La réintroduction de la nature et de l’eau en ville pose des questions nouvelles en termes de représentation. Quel sens donner à cette nature et à la réintroduction de l’eau ? La dimension culturelle, sociale et historique est déterminante et ne peut pas être abordée par les seuls techniciens de l’eau. L’exemple de la rivière Cheong Gye Cheon à Séoul en Corée du Sud (Lee, 2006) est intéressant à plusieurs titres. Cette rivière avait été progressivement transformée en égout à ciel ouvert, puis recouverte d’un large boulevard automobile dans les années 1960-1970 et enfin surmontée d’un viaduc autoroutier dans les années 1990. En 2005, le viaduc a été démoli, le boulevard supprimé et la rivière remise à jour et réaménagée sur une longueur de presque six kilomètres. Conçue par des urbanistes, cette restauration, qui n’est pas une renaturation (il ne s’agissait pas de retrouver l’état de la rivière antérieur à l’urbanisation ni une véritable rivière au sens d’écosystème) et reste clairement artificielle (alimentation par la rivière Han et par les eaux d’exhaure du métro), comporte trois tronçons qui, de l’amont vers l’aval, sont dédiés à l’histoire, à la culture et à l’urbain, et pour finir à la nature. La restauration a produit un environnement urbain extrêmement fréquenté, actif et vivant (Lévy, 2015), avec des éléments historiques (des restes des piles du viaduc ont été conservés dans le lit de la rivière), des éléments d’écosystème aquatique, un effet significatif de rafraichissement des températures le long de la rivière et dans les rues adjacentes, une qualité d’eau garantie et une biodiversité importante, une gestion du trafic routier et une amélioration des transports en commun, une réduction des nuisances sonores et une amélioration de la qualité de l’air (Lee, 2006 ; Maughan, 2014).

Longtemps la gestion des eaux pluviales urbaines a conduit à construire la ville contre la nature, suivant le paradigme de l’imperméabilisation, de l’assèchement et de l’évacuation, rompant complètement avec l’hydrographie naturelle des lieux et le cycle de l’eau antérieur à l’urbanisation. Il est désormais admis qu’il est préférable de construire la ville avec l’eau plutôt que contre elle. Au début du XXème siècle, l’ingénieur brésilien Saturnino de Brito fit œuvre de précurseur par rapport à ses contemporains en proposant de remplacer les tracés habituels exclusivement fonctionnels des réseaux d’assainissement, totalement découplés de leur contexte, par un « tracé sanitaire des villes », visant à combiner l’utilité des réseaux d’assainissement considérée comme le critère déterminant, la prise en compte et le respect des topographies, des zones boisées, des réseaux hydrographiques naturels et des centres urbains anciens préexistants, les espaces verts et l’esthétique en associant des artistes à la conception urbaine (de Brito, 1916 ; Nascimento et al., 2013). De Brito restait toutefois un ingénieur sanitaire ancré dans son temps, adepte des conceptions positivistes et progressistes de son époque, et du modèle hygiéniste de l’évacuation rapide des eaux usées et pluviales. Plus tard, Ian McHarg, dans son ouvrage Design with Nature, proposait une analyse multicritère des projets de développement urbains, permettant d’associer au volet hydrologique des critères paysagers, environnementaux, écologiques et sociaux (McHarg, 1969). Le titre même de l’ouvrage indiquait clairement l’ambition de construire et d’aménager avec la nature, dans une perspective de long terme. Cette approche a progressivement fait son chemin et continue à inspirer les projets les plus avancés associant de nombreuses dimensions et disciplines. Par exemple, Herbert Dreiseitl, sculpteur, artiste et architecte paysagiste, a réalisé de nombreux projets de gestion intégrée des eaux pluviales urbaines. Son ouvrage Recent waterscapes porte le sous-titre « Planning, building and designing with water » (Dreiseitl et Grau, 2009).

« La nature a fréquemment eu à résoudre les problèmes qui se posent à nous aujourd’hui, et ses méthodes lui ont réussi ; l’homme réussira également lorsqu’il se montrera assez intelligent pour observer et imiter la nature. » (Carson, 1962, p. 96).

Il est possible de considérer les concepts récemment développés de biomimétisme et de bio-inspiration comme susceptibles de conduire à de nouvelles évolutions de la gestion des eaux pluviales urbaines. Il ne semble pas que le biomimétisme soit actuellement mentionné par les techniciens de l’eau pour des approches à l’échelle du quartier ou de la ville, même si des concepts tels que ceux de Low Impact Development (Dietz, 2007), Water Sensitive Urban Design (Loyd et al., 2002) ou plus récemment de ville éponge en Chine (Tu et Tian, 2015) en empruntent certains aspects en proposant de retrouver ou de reproduire le cycle de l’eau naturel tel qu’il existe avant urbanisation, notamment en rétablissant les proportions naturelles entre ruissellement, infiltration, évaporation et évapotranspiration. Une analyse de la gestion des eaux pluviales urbaines au crible des neuf principes du biomimétisme établis par Jeanine Benyus (Benyus, 1997) pourrait conduire à une approche renouvelée et amplifiée de la question. La mention explicite de la bio-inspiration comme moyen de repenser la gestion urbaine de l’eau en s’inspirant des écosystèmes naturels matures est essentiellement émergente parmi les architectes et les urbanistes (Schuiten et Loze, 2010 ; Callebaut, 2015).

Ainsi, la gestion des eaux pluviales urbaines, après une reconfiguration très profonde au cours des 50 dernières années du paradigme moderne établi un peu avant le milieu du 19° siècle, devrait poursuivre son évolution vers une intégration de plus en plus interdisciplinaire au croisement de l’hydrologie, de l’urbanisme, de l’architecture, du social et du culturel.

« Les urbanistes du futur ne seront pas distinguables des jardiniers. » (Henning, 2010, p. 66).

Bibliographie

  • AS Architecture Studio (2009) : La ville écologique - The ecological city ; Bruxelles (Belgique) : Archives d'Architecture Moderne ; 272 p. ISBN 978-2-87143-209-8.
  • Azzout, Y., Barraud, S., Cres, F.-N., Alfakih, E. (1994) : Techniques alternatives en assainissement pluvial : choix, conception, réalisation et entretien ; Paris (France) : Technique et Documentation, 372 p. ISBN 2-85206-998-9.
  • Bechmann, G. (1888) : Salubrité urbaine – Distribution d’eau, assainissement. Paris (France) : Baudry et Cie ; 703 p.
  • Benyus, J.M. (1997) : Biomimétisme - Quand la nature inspire des innovations durables. Paris (France) : Editions Rue de l'échiquier ; traduction française C. Sefraoui de 2011 ; 407 p. ISBN 9782917770238.
  • Bertrand-Krajewski, J.-L. (2005) : Sewer systems in the 19th century: diffusion of ideas and techniques, circulation of engineers ; Proceedings of the 4th Conference of the International Water History Association (IWHA), Paris, France, 1-4 December 2005 ; 10 p.
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pour en savoir plus : http://www.graie.org/eaumelimelo/Meli-Melo/Questions/Les-eaux-pluviales-en-ville/?parent=4

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